J'accuse




 
Réalisateur :
  Roman POLANSKI
Acteurs :
  Jean Dujardin, Louis Garrel, Emmanuelle Seigner, ...
     
Genre :
  Drame, Historique, Thriller
Durée :
  2 h 12
Date de sortie :
  13/11/2020
Titre original :
  J'accuse
   
Note "critique" :
  2,75
 Classement 2019
  10 / 88

Résumé :
.O

xx
.O.
Pendant les 12 années qu’elle dura, l’Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. Dans cet immense scandale, le plus grand sans doute de la fin du XIXème siècle, se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme. L’affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées. A partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n’aura de cesse d’identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus.
.O.

Xavier
@ @ (+)

.O.
10/02/2019
Ce blog ciné est aussi un blog dans lequel je parle souvent des conditions dans laquelle j'ai vu un film. Je suis bien conscient que cette fois cela sera quasiment plus long que la critique du film mais je me dis que dans 10 ans, si les salles de cinéma n'ont pas toutes périclité après avoir fermé 4 mois suite à l'épidémie de Covid-19 lors du second trimestre de l'année 2020 (ce qui prouve que j'écris cette critique assez longtemps après voir vu le film) et que je continue à fréquenter les salles obscures, je pourrais me rappeler de cette "drôle de période" qui tranche avec tout ce que j'ai (et que nous avons) connu depuis que je suis né au début des années 1980...

Le film a fait polémique lors de sa sortie puisque son réalisateur était accusé de se cacher derrière son scénario pour évoquer ses propres problèmes avec la justice américaine. L'histoire, qui date de 1977, est connue de tous depuis plus de 30 ans (détail sur wikipédia ici) et ne semblait "déranger" personne dans le milieu du cinéma ou Polanski a été nommé président du jury du Festival de Cannes en 1991, où il a reçu la Palme d'Or en 2002 (pour "le pianiste") et l'Oscar du meilleur réalisateur en 2003. Les Césars n'étaient pas en reste avec des prix remis régulièrement pour des films comme "Tess" en 1980, "Le Piansite" en 2003, "The Ghost Writer" en 2010, ...
On me répondra que le mouvement "#MeToo" est passé par là et que s'il a émergé en 2007 aux USA il a attendu 10 ans pour vraiment exploser avec l'affaire Weinstein qui a fait ressortir un sacré nombre de comportements détestables dans le milieu du cinéma et fait tomber un bon nombre d'acteurs, de réalisateurs et de comédiens.
Roman Palanski semble être passé à travers et continue de faire des films ce qui lance de grands débats sur l'oeil que l'on doit porter sur son film du moment et sur tous ses films. De la même manière que les écrivains célèbres qui sont connus a posteriori pour leur racisme, doit-on "distinguer l'oeuvre de l'auteur" ? Je sais que la réponse qui dit qu'un excellent boucher tueur en série aurait du mal à vendre sa viande et je dois bien avouer que je n'étais pas très à l'aise à l'idée de découvrir ce nouveau film.
Sorti début décembre 2019, je n'ai pas eu de question à me poser dans un premier temps : le gouvernement Macron tentait de faire passer en force sa réforme des retraites, les transports en commun étaient paralysés et les salles bien difficiles d'accès. J'ai été relancé 2 mois après la sortie du film par mon père qui est féru d'Histoire et souhaitait voir ce nouveau film sur Dreyfus. Je l'ai donc accompagné sans régler mes problématiques sur l'oeuvre et l'artiste...

L'avantage de ce film, au scénario qui semble fidèle à la réalité si j'en crois mon père et les articles lus ici et là, c'est qu'il m'a permis de mieux connaître les protagonistes de cette histoire dont on ne connaît, finalement, que le personnage principal. Je m'attendais à une erreur judiciaire placée sous le signe de l'antisémitisme et j'ai finalement eu un film sur les rapports d'autorité dans l'armée. Un bon film, avec de bons acteurs et un scénario solide qui m'a quand même semblé gommer complètement le seul aspect que je connaissais de l'histoire : celui de la religion du capitaine Dreyfus.

Quelques scènes de foule montrent que la religion juive n'était pas portée dans le coeur des Français à l'époque mais elles paraissent ajoutées là de manière presque grossière. À l'inverse, toute la mécanique de l'armée est auscultée avec raffinement et les différents points de vue, portés par Jean Dujardin d'un côté et Grégory Gadebois de l'autre, croisent le fer avec panache puisque les deux sont audibles : quand l'armée se trompe, est-ce jouer contre l'armée et l'affaiblir que de dénoncer cela ou est-ce un devoir de crier haut et fort ce qui ne va pas pour corriger les dérives et sortir de là par le haut.

La question semble "idiote" et la première réponse, instinctive, pencherait pour la seconde idée. Évidence ? Il me semble, mais il ne faut pas oublier que l'armée fonctionne parce que ses hommes obéissent. Poser des questions sur un ordre reçu ne doit pas être bien vu dans ce genre de travail et je comprends que les chefs aient besoin de cet assentiment plein et entier (mais non aveugle !) de leurs collègues. Sur un champ de bataille comme lors d'une intervention en milieu urbain en petit comité, être capable de réfléchir comme une seule personne, agir suivant des règles connues et appliquées permet d'avoir un avantage pour mener au mieux une mission. En échange de cette loyauté, on reçoit une certaine immunité : en cas de problème on sera protégé car on aura suivi le règlement, qu'on aura un chef qui aura un chef qui aura un chef...

Problème : quand cela dérape, que fait-on ? Cela peut venir d'une personne un peu trop zélée, d'une situation ultra tendue (d'autant plus quand le manque de moyen et d'effectif rentre dans le jeu), d'une peur qui fait que l'on se sent en danger... les situations sont nombreuses et ont donné des films forts ces derniers mois que ce soit du point de vue de la police avec "Les Misérables" de Ladji li en fin d'année 2019 ou "Queen & Slim" de Melina MATSOUKAS au début de cette année 2020.

Reconnaître que l'armée s'est trompée de coupable, reconnaître que la police a dans ses effectifs des gens incompétents, est-ce impossible ? Si je transposais cela à un milieu que je connais, celui de l'enseignement, je pourrais poser les mêmes questions : pourquoi n'arrivons-nous pas à reconnaître que des enfants ne sont pas capables de suivre à l'école en début de collège ? Pourquoi rien n’est fait quand des collègues sont en souffrance en classe parce qu'ils n'arrivent plus à enseigner ? La réponse à la première question se trouve dans des discours improbables de présidents de la République qui ont annoncé qu'il fallait 80% d'une génération avec le bac (sou François Mittérand) et même 80% d'une génération avec la Licence (30 ans plus tard avec François Hollande). L'intérêt ? Aucune idée... les métiers de la vie de tous les jours ne demandant pas 3 ans d'études post-bac, cette course à l'échalote me laisse perplexe. Pour les collègues en difficulté, la réponse est aussi simple : l'institution n'a rien à leur proposer. Au pire, on les recase comme prof documentaliste ou comme personnel administratif mais ces postes-là sont déjà occupés par des personnes qui passent des diplômes pour les obtenir et ont donc les compétences pour cela.

Je m'égare et je vais revenir à la problématique de l'armée car je crois que le noeud du problème est là : que faire des personnes qui n'ont pas leur place dans la grande muette ? Il n'y a pas plus de réponses dans l'armée, dans l'éducation nationale que dans la société en générale. Que proposer aux personnes "folles" ? Que proposer aux personnes handicapées ? Je n'ai pas de réponse à la première question et je suis persuadé que pour la seconde, il faut trouver des chemins dans lesquels s'épanouir même s'ils sortent des sentiers battus par la télévision qui nous montre soit des millionnaires soit des idiots du village qui gagnent de l'argent en bavant sur leur voisin et en montrant leur corps de "rêve"...

Enfin, dans le film l'armée est seule sur la sellette et c'est bien dommage. Évidemment Émile Zola vient à la fin donner un coup de main mais on ne comprend pas le contexte politique de l'affaire, si on ne connaît pas l'état de la France au moment de l'affaire Dreyfus, il est facile de donner tous les torts à l'armée et les bons points au seul colonel Picquart et à la presse. C'est oublier que cette même presse appelait à pendre haut et court Dreyfus eu départ, c'est passer un peu vite à la fin sur la vie politique du capitaine Picquart à la suite de cette affaire, c'est enlever au peuple sa responsabilité collective via ses élus et ses réactions pour encore une fois retomber sur la seule armée, une et secrète.

L'impression en sortant de la salle est donc mitigée : si j'ai apprécié le jeu des acteurs, si j'ai apprécié la part du scénario qui m'a fait découvrir des ramifications de cette affaire que je ne connaissais pas du tout, j'ai aussi eu l'impression d'avoir un film "à l'ancienne", rappelant le "colonel Chabert" et autres films d'époque et j'ai trouvé que l'histoire manquait parfois de souffle, la démonstration étant assez linéaire. Bref, je trouve autant de qualités que de défaut à ce film mais il fait parler quand on le voit et c'est quelque chose que j'apprécie (même si comme souvent mon point de vue n'était pas calqué sur celui de mon père !).
.O


Première :
¤ ¤ ¤
 
Studio / Ciné Live :
# ???
.O.
Roman Polanski retrace l'affaire Dreyfus dans un film ambigu et puissant.
.O.


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